Ma première expérience au IHS en 2019, en excellente compagnie, j’ai participé à cet événement qui permet de rencontrer des pointures du domaine de l’herboristerie.

Cet événement était organisé par Rosemary Gladstar et maintenant par sa dauphine Mélanie et par United Plant Savers qui font beaucoup de travail de préservation des espèces et des écosystèmes.

Un grand événement éducatif où les informations sont échangées, à tous les niveaux d’apprentissage, que ce soit des gens qui se spécialisent dans la culture, la transformation, l’accompagnement clinique comme moi.

Je pense y proposer une classe pour la prochaine édition vu qu’ils demandent des soumissions!

Première journée:

Ce genre d’événement offre une panoplie d’ateliers en parallèle, il faut donc faire parfois des choix déchirants entre une matière ou une autre.

J’ai choisi de débuter la journée avec un intensif: Propagating and Growing our Native Medicinals avec Ed Fletcher. 

M. Fletcher possède la pépinière Blue Ridge en Caroline du Nord et se spécialise dans toutes les plantes indigènes d’Amérique du Nord à statut précaire ou proche de l’extinction.

Il nous a parlé de sa compagnie familiale et de comment propager majoritairement les ginsengs (Panax quinquefolius) et l’hydrate (Hydrastis canadensis), Nous avons également vus le Sceau de salomon (Polygonatum multiflorum), la Sanguinaire (Sanguinaria canadensis), l’Actée à grappe noire (Actaea racemosa) et quelques autres.

Je suis désolée de ne pas posséder le biome autour de chez moi pour faire pousser ces trésors de sous bois feuillus.

On a bien vu que M. Fletcher est un jardinier d’experience qui aime beaucoup les plantes et leurs écosystèmes.

Conservation sacrée: Osha, Bois de Santal et Sauge Blanche

Après le diner, j’ai été voir Sacred Conservation : Osha, Sandalwood and White Sage avec Susan Leopold, Ethnobotaniste pour United Plant Savers.

J’ai appris énormément sur le statut du Santal, d’à quel point l’exploitation imposée par les US ont amené Hawaii et son Santal dans des situations intenables tant pour la population que les arbres eux mêmes!

Tel que vu dans cette présentation, le Santal est maintenant en voie d’extinction partout en Indonésie sauf en Australie (ou un projet de conservation a été mis en place avec les aborigènes pour assurer la pérennité de ces arbres magnifiques et sacrés.

Il faut aussi savoir que le Santal est un arbre hautement symbiotique avec son environnement, Susan le qualifiait même de hémi-parasitique, c’est à dire qu’il a des organes spécialisés dans les racines pour se lier avec d’autres arbres afin d’échanger nutriments et information.

Traditionnellement là où il pousse, on utilise beaucoup le bois, qui peut être récolté de façon rationalisée, mais pour la production des huiles essentielles, on doit distiller les racines.

On arrache donc l’arbre en entier, incluant l’écosystème symbiotique.

Son parfum est très populaire en parfumerie et pour le domaine des Huiles Essentielles. Une énorme pression est donc toujours mise sur les Santal.

L’Osha

est toujours sous études et semble bien s’accommoder des changements climatiques pour l’instant.

La Sauge blanche

En elle même, n’est pas en voie d’extinction mais elle est un soutien majeur aux écosystèmes ou elle pousse.

Lorsque récoltée à outrance, son écosytème se retrouve réduit de beaucoup.  D’elle dépendent de nombreux insectes, pollinisateurs ou autres, rongeurs

Elle a été popularisée outremer par des marques de mode et son engouement fait pression sur les populations sauvages bien qu’elle soit facile à cultiver.

Le stratagème passe par des compagnies engageant des gens démunis pour aller récolter illégalement sur les réserves autochtones des quantités astronomiques de sauge, pour l’exporter vers l’étranger.

Petite note à ceux qui aiment « smudger » ou faire des fumigations. Toutes les cultures du monde utilisaient les plantes autour d’elles pour les purifications. Tous les endroits du monde ont leur plante local pour purifier. Ah, exotisme quand tu nous tient!

En Amérique très nordique, on utilisait le cèdre (Thuja spp.) Connaissez vous les plantes « encens » de votre région?

Pour le Québec, des plantes faciles à cultiver et complètement interchangeables avec la sauge blanche: Absinthe SilverKing ou SilverQueen.

Pour finir la journée

J’ai fait un marche d’identification avec Larken Bunce, enseignante au Vermont, qui nous invitait à connecter avec les plantes de façon organoleptique. Ce qui favorise le sentiment de connaissance de l’environnement et d’appartenance à celui ci, ce qui a des effets très bénéfiques sur la santé et l’humeur, tel que décrit dans les livres de « bain de forêt » ou de « forêt thérapie ».

J’y ai rencontré une cousine de notre Myrique baumier (Myrica gale), dont je ne me souviens malheureusement pas du nom, mais qui avait un parfum très citronné et qui aimait les mêmes écosystèmes, soit bord de l’eau graveleux.

Nous nous sommes amusés à sentir les benzaldéhydes produits par la feuille de cerisier lorsque réduite en bouillie. Nous avons médité avec un rosier.  Nous avons gouté et respiré un genévrier de virginie. Médité avec les choux puants de l’est du pays (Pcq il y a 2 espèces, une dans l’ouest et une dans l’est, les 2 aiment avoir les pieds dans l’eau).  Des tas d’herbe à puce et sa copine l’impatience du cap.

 

Conclusion de cette journée:

Je pense vraiment que le point fort de ma journée a été la présentation sur la conservation, ça m’a apporté beaucoup d’en savoir plus sur ces plantes. D’autant plus qu’on voit tellement de Sauge et de Santal en vente.

Je suis donc maintenant fièrement membre de United Plant Savers!

La suite dans la 2e journée.