Comme c’est février j’ai presque failli me laisser emporter et proposer une recette valentinesque. Mais le temps que je fasse cet article la saint-valentin est passée, alors passons à autre chose.

J’ai conçu cette recette comme quelques autres de mon registre, le processus est le suivant:

  1. Panier de légumes bio d’hiver plein de racines.
  2. Quoi faire avec ces légumes?
  3. Regarder des recettes sur internet.
  4. En mélanger deux ou trois tout en prenant soin d’avoir le moins de travail à faire possible.

 

C’est donc une façon de passer des légumes racines et de ne pas toujours manger la même chose.

Parce ce que je suis une grande paresseuse, je me suis arrangée pour qu’il y ait des protéines directement dans le gratin. Il serait même possible de modifier la recette pour que les protéines soient complètes, mais…le plat est déjà assez plein comme cela.

Le goût final du gratin est assez rustique, comme on s’en attendrait d’un plat au navet. C’est pourtant ce qui fait son charme, selon moi.

On devrait le servir avec du quinoa ou du sarrasin, ou juste du riz ça peut le faire. Accompagné bien sûr de verdures bien goûteuses comme de la roquette ou des brocolis ou rapinis bien croquants.

Le navet: (ou le rutabaga)

Un peu boudé dans la société moderne où il a été considéré depuis les dernières guerres mondiales comme un aliment de pauvreté et est simplement tombé en désuétude depuis. En effet il est peu dispendieux, se conserve longtemps, on peut le récolter l’hiver, il pousse sous nos latitudes nordiques avec une relative facilité.

Le navet ET le rutabaga sont tous les deux dans la famille des crucifères (anciennement brassicacées). Comme la plupart de leurs cousins, (brocolis, choux, chou-fleur, moutarde) ils contiennent de nombreux composés sulfureux: isothiocyanates et spécifiquement le sulforaphane, qui a été démontré comme retardant et inhibant les cellules cancéreuses quand il est présent régulièrement dans la diète. Fait amusant, le sulforaphane a été nommé selon le nom d’un légume de la famille des crucifères: le radis (Raphanus sativus).

On entend parler parfois que les crucifères sont également goitrogènes (qui vont perturber la thyroïde dans ses fonctions).  Cela est vrai dans la mesure ou l’aliment est cru. La cuisson élimine cette particularité. Les gens dont la thyroïde est sensibles devraient simplement s’abstenir d’en manger cru ou d’en prendre de trop grandes quantités quotidiennes. Les vertus anti-cancer des crucifères valent qu’on les intègre à l’alimention quotidienne. Il ne manque pas de variété dans cette famille.

La concentration en fibres du navet, à laquelle on ajoute celle des légumineuses en fait un repas de choix pour les gens hypertendus ou diabétiques, pour la femme en ménopause et pour tout être humain vivant sur la planète terre et j’ose même dire pour les astronautes.

De plus en y ajoutant l’ail et l’huile de coco ça devient carrément génial.

Ingrédients:

Fait au moins quatre grosses portions, prévoir plus d’une heure, le navet c’est long à cuire.

Modus Operandi

  1. Préchauffer le four à 350°F
  2. Laver et découper le navet en tranches de 3 cm maximum
  3. Déposer dans une cocotte allant au four avec de l’huile d’olive
  4. Mettre la cocotte au four. Oublier pour 1 heure.
  5. Défaire les bulbes d’ail et éplucher toutes les gousses.
  6. Envelopper les gousses dans du papier d’aluminium, ajouter de l’huile d’olive, faire une papillote avec. Mettre au four, devrait être prêt en 30 minutes.
  7. Piler les baies de piment de jamaïque (au besoin) et moudre le sel.
  8. Lorsque les légumes sont cuits, retirer du four et les déposer dans le bol d’un robot culinaire.
  9. Ajouter les légumineuses choisies au bol du robot, ainsi que les épices, le sel, l’huile de coco, et démarrer le robot.
  10. À l’aide d’une spatule, étendre la purée résultante dans un plat allant au four (ça peut être la cocotte utilisée précédemment, ça fait moins de vaisselle.)
  11. Répandre le faux-mage dalya sur la surface du pâté et on renvoie au four pour 30 minutes.
  12. Monter les assiettes et servir chaud.

Accompagner d’un blanc robuste, d’un rouge boisé léger ou d’une bonne bière belge triple ou quadruple fermentation (si je pouvais boire de la bière).

 

 

Références intelligentes:

  • https://www.richardbeliveau.org/qui-sommes-nous/centre-de-recherche/2015-03-02-17-07-10.html
  • https://www.richardbeliveau.org/images/chroniques/R2015-02-23-FEV-056–CompressedSecured.pdf
  • http://lesjardinsdupetittremble.net/info-legumes/rutabaga/
  • http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23957358
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Rutabaga
  • Phenolic Compounds in Brassica Vegetables – MDPI.com
  • http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=navet_nu